Témoignages des rescapés
L’importance cruciale du témoignage
Il y a plus de 27 ans, au Rwanda, la communauté Tutsi fut vouée à l’extermination par des tueurs qui mobilisèrent les moyens de l’État et une large frange de la population civile. La communauté internationale, assista, passive, au grand massacre.
Pendant trois mois, d’avril à juillet 1994, les trois quarts des Tutsi périrent. Seule une poignée de rescapés échappèrent à des tueries dont l’organisation minutieuse en a assuré la redoutable efficacité.
Sur l’ensemble du territoire, dans les églises, les écoles, les hôpitaux et les collines les victimes furent chassées et assassinées sans relâche. Aucun Tutsi ne fut épargné.
Du fœtus au vieillard, les Tutsi devaient disparaître au cours du dernier génocide du 20ème siècle. Tragédie marquée par le déploiement d’une cruauté inouïe, en particulier les violences sexuelles infligées aux femmes Tutsi avant leur assassinat.
Aujourd’hui, les voix des survivants se lèvent et témoignent de la volonté de rompre leur isolement et celle d’exister tout simplement dans une société paisible en se reconstruisant.
Par cette mémoire, ces auteurs des témoignages veulent protéger les générations de demain en mettant à leur disposition la connaissance que cela est arrivé, ce qu’ils ont vécu, plusieurs fois (avec les Arméniens en 1915, avec les Juifs pendant la seconde guerre mondiale, avant d’arriver aux Tutsi en 1994). Le savoir historique est une arme, une veilleuse pour guider nos pas, une clef pour déjouer les pièges du vivre ensemble dans un monde de plus en plus complexe.
Le but de témoignage est de partager l’information. C’est important pour les victimes et c’est une question de justice pour les jeunes qui aspirent à la citoyenneté mondiale.
Le témoignage de survivants alimente en eux la source de l’empathie, de la compassion et de la solidarité, sème chez eux les graines de la citoyenneté, de la responsabilité et de la résistance ou de la résilience.
Il faut préparer les générations de demain à se défendre et à se protéger mutuellement. Le témoignage du rescapé fait redécouvrir chez les jeunes générations une fonction de plus en plus délaissée, celle de la parole.
Enfin, un immense défi a été imposé au Rwanda post génocide. Celui de retrouver des corps disparus dans le déshonneur le plus inhumain en vue de les enterrer avec une dignité humaine. Le témoignage peut avoir cette fonction aussi. Celle d’apaiser l’esprit et la conscience des survivants tout en faisant œuvre de transmission et d’éducation.
Vidéos de témoignages
Jeanne Allaire
Témoignage de Jeanne Allaire le 7 avril 2016, au Jardin de la Mémoire Paris 13ème
L‘innommable
Lecture d’un extrait du livre d’Adélaïde « L‘innommable » , Agahomamunwa, par Espérance Patureau, à la veillée du 7 avril 2016 au siège de Médecins du Monde.

Jeanne Allaire, RFI
A l’âge de 16 ans, Charles Baron et Jeanne Allaire ont été confrontés à deux événements inimaginables aux yeux des enfants qu’ils étaient...
Aimable Kubana
Témoignage d’Aimable Kubana à la veillée commémorative le 7 avril 2016
Delphine Umwigeme
Veillée commémorative du 7 avril 2015 , témoignage de Delphine Umwigeme, rescapée
Annick Kayitesi
Témoignage d’Annick Kayitesi, Rescapée du génocide des Tutsi
Claire Ruyuki
Témoignage de Claire Ruyuki , Rescapée du génocide des Tutsi en Belgique
Jeanne Allaire
Témoignage de Jeanne Allaire le 10 avril 2018 à Paris lors de la 24ème commémoration organisée par l’Ambassade du Rwanda en France

Félicité Lyamukuru
Le 28 mars 2018, une survivante (Félicité Lyamukuru vivant en Belgique) raconte son calvaire et sa quête de thérapie

Eric et Bernard, rescapés de Bisesero
Témoignage de deux rescapés de Bisesero (Eric et Bernard) invités à Paris pour les 25èmes commémorations du génocide des Tutsi
Annick Kayitesi
Annick Kayitesi, écrivaine, humanitaire, rwandaise rescapée du génocide contre les Tutsis
Immaculée Mpinganzima
Saverne, le 29 mai 2016: Témoignage d’Immaculée Mpinganzima, rescapée du génocide des Tutsi à l’occasion de la 57eme halte sur le parcours de mémoire européen de l’exposition de Francine Mayran, peintre, psychiatre et expert au Conseil de l’Europe. Ce sont des peintures mémoire de la Shoah, du génocide des Tutsi au Rwanda et du génocide des Arméniens. Le 29 mai, Francine Mayran organise un finissage de l’exposition avec la venue de 5 témoins de la Shoah et des autres génocides; Ici Immaculée Mpinganzima, témoigne et honore la mémoire de son père assassiné en 1959, de sa mère et de sa soeur et son neveu assassinés en 1994 et de son cousin assassiné en 1995.. Elle témoigne ici au côté des portraits de sa famille que Francine Mayran a peints.
Chaîne youtube Ibuka
Le compte Youtube d’Ibuka France est régulièrement mis à jour avec des vidéos de témoignages à destination de tout public. Suivez ce lien
France Génocide Tutsi
Retrouvez également de nombreuses vidéos sur le site francegenocidetutsi.org
Mémorial de la Shoah
D’autres vidéos sur la mémoire des victimes du génocide perpétré contre les Tutsi, sont postées sur le site du Mémorial de la Shoah. Suivez ce lien
Attention: choisir « Autres génocides », chercher « Génocide des Tutsi au Rwanda » dans le bandeau bleu au milieu de la page, ou rendez-vous directement sur cette page
voiceofrwanda.org
Voices of Rwanda is dedicated to recording and preserving te
stimonies of Rwandans, and to ensuring that their stories inform the world about genocide and inspire a global sense of responsibility to prevent human rights atrocities.
On April 7, 1994, Rwanda descended into genocide. Over the course of 90 days, over eight hundred thousand Tutsi were killed by their Hutu neighbors with the implicit permission of a passive international community.
Voices of Rwanda recognizes the need of the rescapés to share their stories and the value of their histories for all people. Toward that end, Voices of Rwanda has begun a campaign to film testimonies of Rwandans and to archive them, in both Rwanda and the United States. The testimonies will be made available as a resource for historians, psychologists, activists, journalists, artists, and future generations of Rwandans.
Not to transmit an experience is to betray it. – Elie Wiesel
Autres vidéos
22ème commémoration
Message de soutien des élèves du CM1-CM2 de l’école Vicq d’Azir Paris 10ème à l’inauguration du jardin de la mémoire, le 7 avril 2016, dédié aux victimes du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994
Hommage à Naasson Munyendamutsa
Hommage à Naasson Munyendamutsa au Mémorial de la Shoah le 4 juin 2017
Plainte contre la BNP Paribas
Les associations Sherpa, le Collectif de parties Civiles du Rwanda (CPCR) et Ibuka France ont déposé plainte avec constitution de partie civile contre BNP Paribas pour complicité de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. La banque aurait accepté de transférer en juin 1994, pendant le génocide et alors que l’embargo sur les armes avait été adopté par l’ONU un mois plus tôt, 1,3 million de dollars d’un compte de sa cliente, la Banque nationale du Rwanda (BNR), sur le compte suisse d’un courtier d’armes sud-africain, M. Ehlers.
Spectacle culturel: danses rwandaises du 24 mars 2017
En partenariat avec la troupe Mpore, la Mairie de Paris et la Mairie du 2ème ,Ibuka France a participé à la deuxième édition de la semaine parisienne de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, en proposant un spectacle culturel, des danses rwandaises, le 24 mars 2017.
La Cantate de Bisesero – Groupov
La quatrième partie de Rwanda 94 retrace à travers chants et témoignages lancinants le haut lieu de la résistance de milliers de Tutsis aux escadrons de la mort. Cette partie est celle qui illustre de façon accablante le rôle et la participation de la France au génocide. En effet, fin avril 1994, l’opération française Turquoise a pour but de faire cesser les massacres et de protéger les survivants. Si certes elle en sauvera quelques uns, elle permettra surtout d’évacuer les dignitaires criminels vers la France et conduit sous haute protection des milliers de génocidaires vers les camps de réfugiés au Zaïre voisin. Le spectacle est actuellement présenté en France, malgré beaucoup de grincements de dents de la part du monde politique. A l’heure qu’il est, il est sollicité par Genève et plusieurs autres capitales européennes. « Rwanda, 94 » : pendant 6 heures, le réel nous rattrape et nous assène une monumentale claque. Outre que ce serait une honte de continuer à dire que ce génocide est un conflit interethnique, la pièce nous écrase par sa rigueur au niveau de la forme, du fond et de la qualité du jeu des acteurs. Elle ne fait pas qu’atteindre nos émotions : en interpellant chaque être dans son humanité elle a une portée universelle; en détruisant nos certitudes et nos explications confortables elle oblige à des questionnements.